Bangladesh !

La réplique du boucher de la rue blanche résonne encore dans ma tête : « plus de bavette ce soir, c’est le Bangladesh, y’a plus rien. »
Bangladesh, dèche, misère… Depuis sa naissance en 1971 le pays n’a cessé de garder les stigmates de la famine qui a suivi sa guerre de libération contre l’occupant pakistanais. L’effondrement du Rana Plaza n’a pas amélioré l’image du pays, qui fait l’objet de tous les reportages sur la l’exploitation humaine, les rejets polluants, les conséquences du réchauffement climatique…

Avec tous ces maux on oublie encore le sort des minorités religieuses persécutées, des femmes vitriolées, des journalistes assassinés et aussi la montée de l’islamisme, les politiciens corrompus…

En ouvrant cette fenêtre sur le Bangladesh, l’indolent voyageur sait qu’il ne changera pas le regard sur le pays. Mais depuis ce premier voyage en 1998, ce pays, le Bangladesh, a définitivement changé mon regard. C’est avec le regard des bangladais que débute cette longue traversée le long des rivières, d’ile et île, lentement, en essayant d’évider les bancs de sable, parfois ralenti par l’épais brouillard du fleuve.